Philippe Kenel

 

La Suisse, victime facile de son grand succès

 

La Suisse a forgé son succès au cours de ces dernières décennies grâce à ses qualités et à ses conditions-cadres favorables pour attirer les entreprises et les personnes fortunées étrangères.

 

Vu l’évolution du contexte international, notre pays a dû adapter, voire renoncer, à certaines de ses conditions-cadres, tel le secret bancaire ou la fiscalité des entreprises. D’autres, sont attaquées de l’intérieur, notamment pour des raisons populistes, par le biais d’initiatives comme l’initiative 1 :12 ou celle tendant à la suppression de l’imposition d’après la dépense. Leurs partisans tentent de leurrer le peuple helvétique en leur faisant croire que la Suisse est un tellement beau pays que, quelles que soient les conditions-cadres qui y règnent, elle attirera toujours les entreprises et les personnes fortunées étrangères. Ils sont aidés dans leur tentative de tromperie par le fait que l’économie des pays qui nous entourent va tellement mal que les conséquences négatives de la détérioration de l’environnement législatif helvétique ne se fait pas encore ressentir. Tel sera uniquement le cas lorsque l’économie mondiale se redressera. A ce moment-là, il sera trop tard pour la Suisse de revenir en arrière.

 

Autant il est nécessaire que la Suisse s’adapte au nouveau contexte international, autant il est impératif que les Suisses votent contre des initiatives à relent populiste détériorant les conditions-cadres de notre pays. L’acceptation de telles initiatives contribuerait à éteindre l’étoile suisse même si celle-ci pourrait faire illusion en continuant à briller quelques années en attendant que l’économie mondiale se redresse.