Philippe Kenel


Le consensus est la vraie force de la Suisse


Je n’aurai de cesse de répéter que la pierre angulaire de la réussite helvétique est le consensus. Ses adversaires, soit les fossoyeurs du modèle suisse, sont les milieux d’extrême gauche et l’UDC. Les premiers s’y attaquent car, ne rêvant que du grand soir, ils le considèrent comme le ventre mou de notre société servant uniquement à la classe dominante pour assurer son pouvoir. Quant à l’UDC, elle essaie de le faire voler en éclat, car, évidemment, consensus et populisme ne font pas bon ménage.

Trois sujets d’actualité font appel à cette manière d’être et de gouverner.

D’une part, le peuple suisse, en rejetant le 28 février 2016 l’initiative « pour le renvoi effectif des criminels (initiative de mise en œuvre) », a rappelé à l’UDC, qu’en Suisse, le pouvoir n’appartient pas uniquement au peuple, mais qu’il le partage avec le Conseil fédéral et le parlement. Les citoyens se prononcent sur une initiative, et en cas d’acceptation, sa mise en œuvre appartient au législatif sur proposition de l’exécutif.

D’autre part, le 20 mars prochain, les citoyens vaudois approuveront, je l’espère, le projet RIE III qui représente un accord important entre les socialistes et les partis de droite dont tout le monde bénéficiera.

Enfin, le consensus sera plus que nécessaire pour faire face à l’UDC concernant la mise en œuvre de l’initiative du 9 février 2014. Ma crainte est qu’à force de critiquer le Conseil fédéral et de faire chacun leur proposition, les partis divisent l’opinion publique et arrivent en ordre dispersé lors de la votation populaire qui aura inexorablement lieu.

Pour préserver le modèle helvétique, il est primordial, et toujours plus d’actualité, de s’opposer aux méthodes de l’UDC et de l’extrême gauche et de préserver le système du consensus helvétique.