Philippe Kenel

Les conditions-cadres se stabilisent

 

Pour que la Suisse conserve son attractivité, et par conséquent ses emplois et le niveau de vie de sa population, il est important qu’elle dispose de conditions-cadres non seulement intéressantes, mais également stables.

 

Concernant les personnes physiques, la mer s’est calmée. En effet, le peuple suisse a rejeté massivement les initiatives sur l’abolition des privilèges fiscaux et celle ayant pour objet d’imposer les successions supérieures à CHF 2 millions à un taux de 20%, respectivement les 30 novembre 2014 et 14 juin 2015. Dans ces circonstances, les personnes privées aisées, suisses ou étrangères, continueront à se rendre dans notre pays et y resteront.

 

La prochaine étape consistera à mettre sur pied une amnistie. Elle pourrait consister comme je l’ai déjà proposé il y a plusieurs mois, à prélever, sans pénalité,  les impôts impayés durant les cinq dernières années majorés de l’intérêt moratoire. Cette mesure permettrait de tourner la page de l’argent non déclaré en Suisse.

 

Quant aux entreprises, il est fondamental que la révision de leur fiscalité entre rapidement en vigueur. D’un côté, la Suisse renoncera aux statuts spéciaux et, de l’autre, le taux d’imposition pour toutes les sociétés sera fortement diminué.

 

La différence essentielle entre les conditions-cadres relatives aux personnes physiques et celles ayant trait aux entreprises est que concernant les premières leur déstabilisation est venue de l’intérieur de notre pays alors que celles relatives aux sociétés est due au contexte international. Afin d’éviter que les vagues de déstabilisation interne et extérieure ne se cumulent, il sera de la responsabilité des partis politiques de ne pas attaquer la réforme de la fiscalité des entreprises par référendum.