Philippe Kenel
Quitteront, quitteront pas la France ?
Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle française, se pose la question récurrente de savoir si, après le second tour, les personnes fortunées domiciliées en France quitteront leur pays et si, certains exilés fiscaux, y retourneront.
La réponse à la seconde question est claire : non. Seule l’élection de François Fillon aurait entrouvert la porte du oui, car seul lui proposait des réformes économiques et fiscales permettant d’aller dans ce sens.
L’élection de Marine Le Pen qui je l’espère de tout cœur ne se produira pas engendrerait à coup sûr une vague massive de départ. En revanche, en cas d’élection d’Emmanuel Macron, les candidats au départ attendront sans aucun doute le résultat des législatives. A mon avis, quel que soit le résultat de ces dernières, le flux de départ ne devrait pas réellement subir de modification. En effet, de nombreuses personnes fortunées pensent qu’Emmanuel Macron poursuivra, malgré ses promesses de réforme, une politique fiscale et économique semblable à celle de ses prédécesseurs. Cependant, une peur de l’islamisation croissante de la société française pourrait accélérer le processus de l’exil.
De nombreux Etats seront une terre d’accueil intéressante pour les Français fortunés. Bien que plus chère depuis le 1er janvier 2016, la Suisse restera sur la short list des pays les plus pris en considération. Ils étudieront également la possibilité de la Belgique, même si la fiscalité de ce pays est devenue moins intéressante et que les attentats du 22 mars 2016 ont jeté une ombre au tableau sur la Belgique. De même, le regard des exilés fiscaux potentiels se portera sur d’autres destinations tels le Royaume-Uni, le Grand-Duché de Luxembourg, Malte, le Maroc, le Portugal ou l’Italie.